mercredi 27 décembre 2017

101 : R. Jhering, La lutte pour le droit, Réimpression de l'édition de 1890, Edition Dalloz, 2006, 114 pages

R. Jhering, La lutte pour le droit, Réimpression de l'édition de 1890, Edition Dalloz, 2006, 114 pages.



Rudolph von Jhering (1818-1892) est l'un des principaux représentants de la pensée juridique allemande. Il livre avec son ouvrage La lutte pour le droit une théorie du pouvoir audacieuse et jusque-là jamais inégalée.


La force renvoie généralement au caractère coercitif du droit : on a l'habitude de considérer la sanction comme un élément constitutif de la règle de droit. La vraie question est de savoir si le droit n'est pas qu'une traduction plus ou moins élaborée de la force ; le droit serait pour Jhering l'expression d'un rapport de force : ceux qui sont les plus forts imposent aux autres un système de règles garanties par la contrainte. C'est dans cet esprit que Jhering a bâti sa fameuse théorie du droit irrigué par la force. Selon lui, si la contrainte peut assurer le respect du droit, c'est parce que la force est à l'origine du droit. Les plus forts imposeraient aux plus faibles des règles sociales en fonction de leurs seuls intérêts. Ensuite, les détenteurs du pouvoir comprendraient qu'il est de leur intérêt de modérer l'empreinte de la force et de substituer la paix à la lutte en créant des normes applicables à tous : c'est alors que le droit prendrait naissance. Pour Jhering le droit est la politique de la force. Elle devient la force juste. Le droit serait ainsi le fruit d'une lutte permanente .

mercredi 10 Janvier 2018, 20:40 UTC+01



La vie de milliers d'individus s'écoule inattaqué et sans obstacle dans les voies réglées du droit, et si nous leurs disons : le droit est une lutte, ils nous comprendraient point, car ils ne le connaissent que comme l'état de paix et de l'ordre. La paix sans lutte, la jouissance sans travail n'ont existé qu'au paradis terrestre;


Toutes les grandes conquêtes qu'enregistre l'histoire du droit : l'abolition de l'esclavage, de la servitude personnelle, la liberté de la propriété foncière, etc. ont dû être remportées ainsi au prix de luttes ardentes, souvent continuées pendant des siècles; parfois ce sont des torrents de sang, mais toujours ce sont des droits anéantis qui marquent la voie suivie par le droit. #La_lutte_pour_le_droit Rudolph von Jhering


Lorsque Dieu veut la prospérité d'un peuple, il ne lui donne pas ce dont il a besoin, il ne lui facilite pas même le travail pour l'acquérir, mais il le lui rend plus dur et plus difficile. Je n'hé­site pas à le dire, en ce sens : la lutte qu'exige le droit pour se faire jour, n'est pas une fatalité, mais une bénédiction.
 #La_lutte_pour_le_droit #Rudolph_von_Jhering


Il ne lutte pas pour le misérable objet du litige, mais pour un but idéal : la défense de sa personne même et de son sentiment du droit. Vis-à-vis de ce but, tous les sacrifices et les désagréments qui sont la suite du procès n'entrent plus en balance pour l'intéressé; Ce n'est point le prosaïque intérêt pécuniaire qui pousse le lésé à entamer le procès, mais la douleur morale que lui cause l'injustice soufferte #La_lutte_pour_le_droit Rudolph von Jhering


Le riche renoncera dans l'intérêt de la paix au montant du litige qui est insignifiant pour lui; le pauvre, au contraire, pour qui cette somme est relativement plus importante, renoncera plutôt à la paix. La question de la lutte pour le droit se réduirait ainsi à une pure opération mathématique, dans laquelle on devrait poser de part et d'autre les avantages et les désavantages, pour conformer sa décision au résultat.
 #La_lutte_pour_le_droit Rudolph von Jhering


La défense du droit est donc un devoir de la conservation morale de soi-même ; l'abandon complet, aujourd'hui impossible, mais autrefois possible, est un suicide moral. #La_lutte_pour_le_droit Rudolph von Jhering


Pour télécharger le livre : 

Le combat pour le droit / par le Dr Rudolphe d'Ihering,... ; traduit de l'allemand par Alexandre-François Meydieu,...




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